Dans un contexte qui remet au premier plan la sécurité et la santé au travail, l’Organisation internationale du travail appelle les entreprises à renforcer leurs plans d’action destinés à prévenir les crises futures.
En effet, la pandémie a eu un impact majeur sur le monde du travail à travers l’imposition de restrictions de mobilité, la montée en puissance du télétravail et la mise à l’arrêt de certaines activités économiques. Elle a prouvé la nécessité de consolider et/ou de créer des systèmes de sécurité et de santé au travail (SST) résilients pour faire face à des situations d’urgence.
C’est le constat dressé par l’OMS dans un rapport publié ce mercredi 28 avril, journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail. L’institution encourage les entreprises à renforcer leurs systèmes de gestion de la SST afin de prévenir les maladies et de limiter leurs effets.
Promouvoir la coopération entre la direction, les collaborateurs et leurs représentants sur le lieu de travail
Afin d’élaborer des solutions durables et appropriées en matière de sécurité et de santé au travail, l’OIT préconise d’impliquer les travailleurs pour réduire, voire éliminer, les risques auxquels leur activité professionnelle les expose. Le rapport rappelle que les lieux de travail où les travailleurs s’impliquent davantage déclarent 64% d’incidents liés à la sécurité en moins et 58% d’hospitalisations en moins.
En pratique, l’employeur doit « veiller à ce que les travailleurs et leurs représentants pour les questions de sécurité et de santé soient consultés, informés et formés sur tous les aspects de la sécurité et de la santé au travail qui se rapportent à leur cadre professionnel, y compris les mesures d’urgence ».
L’OIT recommande également l’établissement d’un comité de sécurité et de santé comme « moyen efficace d’assurer la consultation et la collaboration entre l’employeur, la direction et les travailleurs ».
Mener une évaluation exhaustive des risques
Dans le cadre de la pandémie de Covid-19, l’OIT conseille de mener une évaluation exhaustive des risques en prenant en considération « le milieu de travail, la tâche à effectuer, la menace potentielle – le cas échéant, par exemple pour le personnel en première ligne – et les mesures déjà disponibles, comme les contrôles techniques ou organisationnels et les équipements de protection individuelle ».
« L’évaluation des risques doit porter sur la journée de travail complète, notamment sur l’accès aux zones communes comme les cafétérias, les installations sanitaires ou les lieux de circulation, poursuit le rapport. Il faut tenir compte des divers types de risques pouvant survenir, comme les dangers biologiques, chimiques, physiques ou psychosociaux, y compris l’exposition à la violence et au harcèlement. »
Cependant, cette évaluation des risques doit également se focaliser sur les caractéristiques individuelles des collaborateurs pour identifier les profils les plus à risque : dans le cas du Covid-19, sont concernées les personnes âgées et les personnes présentant déjà des pathologies graves plus exposées aux formes sévères, des travailleurs handicapés plus susceptibles de contracter le Covid-19 en raison de difficultés d’accès aux installations sanitaires, de respect des distances physiques, d’accès à l’information, selon l’Organisation mondiale de la santé.
Adapter en continu les mesures de prévention de contrôle des risques
Selon l’OIT, les mesures de prévention et de contrôle doivent « s’adapter aux dangers et aux risques que rencontre l’entreprise, être revues et modifiées régulièrement si nécessaire, satisfaire aux conditions prévues par la législation et la réglementation nationales et aux bonnes pratiques, et tenir compte de l’état actuel des connaissances ».
Les employeurs sont invités à consulter régulièrement leurs services de santé au travail et les autorités et organismes nationaux ou locaux en charge de la santé publique et de la SST, qui ont peut-être élaboré des documents d’information pour promouvoir la prévention du risque d’exposition au virus sur le lieu de travail et d’autres conseils techniques.
L’identification des dangers et l’appréciation des risques sur le lieu de travail doivent, de surcroît, être effectuées avant toute modification ou introduction de nouvelles méthodes de travail ou procédures, d’équipements ou de matériaux nouveaux. Et ce, pour éviter que les mesures mises en œuvre – dans le cas du Covid-19 pour prévenir l’exposition au virus – créent de nouveaux dangers et effets négatifs.