Le nouveau plan d’épargne retraite propose de reprendre possession de ses fonds par sortie en capital ou par rente viagère. Les individus qui épargnent vont devoir affronter un choix difficile. Pourquoi ? Parce que ces deux modes de sortie détiennent chacun leurs avantages et inconvénients. Ces deux garanties sont payantes et se traduisent par une diminution plus ou moins forte de la rente versée.
Par ailleurs, il est nécessaire d’anticiper les changements de la nouvelle réforme en matière de rémunération.
1. La rente viagère
En cas de choix de la transformation du capital en rente viagère, le souscripteur perdra tout droit sur son capital, car il s’agit d’un droit qui appartient à l’assureur. En échange de cet accord, avec la rente viagère, le souscripteur dispose d’une sécurité absolue. Pourquoi ? Parce qu’il est certain de recevoir ses revenus jusqu’à la fin de sa vie. Ce point a son importance dans l’optique d’un complément de retraite, et il permet d’assurer une autonomie financière pour la personne lorsqu’elle devient dépendante au grand âge.
Le souscripteur est poussé à accepter de fortes contraintes. La principale est celle qui, en cas de décès, ferait perdre aux héritiers les fonds qui auront été accumulés. Malgré tout, ces désavantages peuvent être compensés par la souscription des garanties supplémentaires. Lesquelles ? Le choix d’annuités garanties, ou encore la réversion profitant à un conjoint.
Avec ce dernier mécanisme, l’assureur prend l’engagement de verser la rente durant un temps minimal. Si le rentier décède, la rente sera attribuée à un bénéficiaire désigné jusqu’à la date qui aura été fixée. Dans le cas où ce dernier est encore en vie à l’issue de la période garantie, il continue de percevoir sa rente normalement.
Le montant de la rente est très faible par rapport au capital constitué. Pourquoi ? Parce que les assureurs anticipent un allongement de l’espérance de vie, et mettent en place le calibrage des rentes en fonction de cela. Pour résumer, il faudra vivre jusqu’à presque 95 ans pour espérer revoir l’intégralité du capital transformé. La réalité, c’est que très peu de jeunes retraités estiment qu’ils vivront jusqu’à cet âge. C’est un fait qui est susceptible de les éloigner de cette solution.
2. Sortie en capital : Utiliser son épargne à son gré
Concernant la sortie en capital, le tableau est différent : l’épargnant a la possibilité de piocher à son gré dans son épargne, en fonction de ses besoins. De plus, s’il n’a pas exploité tous les fonds de son vivant, ils pourront être transmis à son entourage proche.
La sortie en capital permet aussi de continuer à mener une gestion financière dynamique. En échange, il n’y a pas de garantie apportée à long terme. En effet, si le retraité vit longtemps et a réalisé d’importants retraits, qu’est-ce qui se passe ? Il risque d’avoir consommé la totalité de son capital avant son décès et de ne pas détenir de revenus supplémentaires quand il sera plus âgé. Il s’agit d’un risque à ne pas négliger.
Les individus qui auront fait le choix de cette voie en espérant obtenir un complément de revenus à vie auront donc intérêt de prendre une précaution. Laquelle ? Celle d’effectuer avec modération les prélèvements sur leur capital, afin de ne pas l’épuiser trop vite.
Concernant le plan fiscal, les deux formes de sortie sont traitées de façon relativement équitable. Les sommes perçues seront imposables avec les autres revenus, tout comme les sommes retirées en capital si elles ont entraîné une défiscalisation. Malgré tout, la part de gains retirée en capital, en plus des versements initiaux, aura le bénéfice d’un traitement légèrement favorable. Pour quelle raison ? Parce qu’elle devra se soumettre au prélèvement forfaitaire unique au taux de 30 %, y compris les 17,2 % de prélèvements sociaux.
Il est donc possible de faire un “mix” de ces différentes solutions, en mettant en place la combinaison d’une sortie partielle en rente et en capital. Le croisement de ces modes de sortie permet de profiter du présent, sans s’inquiéter pour ce qui arrivera dans le futur.